A l'occasion du salon IBS qui a eu lieu il y a quelques semaines, la société Océa Smart Building a tenu une conférence sur les liens entre la démarche BIM et l'efficacité énergétique des bâtiments. Elle milite pour la création d’un nouveau lot "confort-exploitation" au moment de l'APS.
« Mis à part le cas des datas centers, 60% de l'énergie consommée par un immeuble sont destinés à la CVC et à l'éclairage. Par ailleurs, les concepteurs envisagent souvent le confort des usagers à l'inverse de sa performance énergétique. Enfin, les informations disponibles à chaque phase du projet (APS, APD, PRO, DCE… jusqu'à l'exploitation) et susceptibles d'être exploitées pour optimiser la performance du bâtiment sont très souvent incomplètes ou inadéquates. Or, un bâtiment est d'autant plus performant que l'on prend en compte cet aspect énergétique dès la première phase de conception », souligne Bertrand Mouchel, responsable Marketing de la société Océa Smart Building, spécialiste de la performance d'exploitation des bâtiments. C'est pourquoi il propose de créer un lot « confort-exploitation » dès la phase d'APS. Celui-ci décrit le confort, le suivi énergétique, la GTC et fédère les différents lots techniques tels que le CVC, l'éclairage, les façades, etc. « Il s'agit finalement d'inverser le processus habituel et de créer un cercle vertueux. Le bâtiment est avant tout un lieu de vie qui doit définir l'équipement technique susceptible de répondre à cette demande. Et non l'inverse » rajoute-t-il.
Ce lot confort définirait pour les entreprises des modèles qui permettent de construire le référentiel bâtiment durant les phases EXE et PRO :
– par les plans projets, en définissant bâti et équipement dans une démarche de type BIM,
– par les DOE, en dématérialisant les fiches équipements au sein de la future base de gestion du patrimoine,
– par la mise en place de programmes d'exploitation (occupation) qui scénarisent les usages futurs consommateurs d'énergie.
Utilisable sur de nouveaux projets, ce lot confort peut être mis en œuvre en intégrant le propriétaire en amont de cette réflexion. Pour lui, c'est une valorisation de l'actif, cela sécurise son exploitation énergétique future, et bénéficie aussi au locataire.
« Le but est assez simple, c'est de savoir comment on va exploiter le bâtiment au moment de sa livraison avec un objectif d'économie » explique Bertrand Mouchel. « L'approche est similaire à celle du BIM, où l'on s'organise pour anticiper les bonnes pratiques d'exploitation du bâtiment ».
Finalement, cette « data room d'exploitation par anticipation » permet de coordonner les différents acteurs d'un projet, depuis la maîtrise d'ouvrage jusqu'à la maintenance. C'est également le moyen de travailler à partir d'un référentiel unique et fiable des données (plan d'architecture, plans projet, plans d'exécution, fiches équipements..). Enfin, pour Océa Smart Building, cela « fiabilise le processus de conception et d'exploitation, avec, dans cette dernière phase, des gains de productivité attendus de 15 à 25% ! »
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