Le dossier principal de ce numéro porte sur l’ingénierie des systèmes à destination de la conception des véhicules électriques. Un domaine en pleine croissance pour un secteur industriel qui lui est en train de faire sa révolution. Car outre le remplacement du moteur thermique par son homologue électrique, les constructeurs automobiles doivent dans le même temps proposer des modèles de plus en plus autonomes. Ce qui signifie l’intégration de multiples systèmes digitaux pour assurer cette autonomie de pilotage, sa sécurité, la connectivité avec l’environnement, mais aussi la distraction des occupants à bord, inséparables de leurs écrans fétiches. Si l’on rajoute à cela de nouveaux modes d’usage des voitures reposant sur la location grignotant progressivement l’achat, ainsi que l’autopartage, c’est toute la filière automobile qui doit revoir sa copie. Dans ces conditions, l’ingénierie des systèmes devient indispensable pour concevoir efficacement les produits de notre quotidien.
Le thème de l’automobile est révélateur de la complexité vers laquelle s’engouffre à grandes enjambées notre civilisation. Face à elle, outre l’ingénierie des systèmes, on invoque désormais les pouvoirs de l’intelligence artificielle et des systèmes experts. Seules technologies capables, a priori, de prendre les bonnes décisions dans de nombreux domaines où la combinatoire des paramètres guidant ces choix n’est pas accessible à un cerveau humain.
La santé est désormais le secteur sur lequel tout le monde se tourne, à juste raison bien évidemment. La crise du Covid révèle au grand jour les problèmes de gouvernance de ce domaine capital pour une nation. Mensonges, contradictions et incohérences des messages et décisions de l’exécutif ont plongé une bonne partie des Français dans la méfiance, voire la défiance vis-à-vis de leurs élus. Ces décisions sont prises nous dit-on au sein d’un conseil de défense « sanitaire » réunissant un nombre restreint de ministres autour du président de la République française et s’appuient sur le conseil scientifique Covid-19.
Faire appel à l’intelligence artificielle pour gérer cette crise sanitaire ? Je n’y aurai jamais songé avant, tant je suis persuadé de la supériorité de l’homme sur la machine. Mais je commence à douter… Une IA aurait-elle soufflé à notre premier ministre que pour lutter contre la propagation du virus : « la consommation dans les bars et cafés ne pourra plus se faire seulement debout, mais seulement de manière assise », à compter du 3 janvier et pour « trois semaines ». Et la consommation sera interdite dans tous les cinémas, les théâtres, les équipements sportifs et les transports collectifs, y compris longue distance » !!
J’ai également du mal à croire qu’elle aurait sollicité le cabinet McKinsey pour être conseillée sur les vaccins ? Il faut dire que celui-ci a été désigné comme le meilleur des cabinets de conseils mondiaux. Pourtant, les autorités américaines lui reprochent d’avoir contribué à la crise des opiacés. Une crise pour lequel McKinsey a payé une indemnité de 573 millions de dollars ! Je n’imagine pas le niveau du dernier de la classe…
Alors 2022, année présidentielle : on vote pour une Intelligence artificielle ?