Traditionnelle mise à jour annuelle des deux suites logicielles majeures d'Autodesk concernant la mécanique et le bâtiment. Évolutions légères d'une offre désormais bien stabilisée et particulièrement riche en fonctionnalités.
Quelques chiffres pour débuter cette présentation rapide des nouveautés concernant les deux packs logiciels d'Autodesk pour le manufacturing et pour la construction. L'année fiscale s'est soldée par une faible croissance de 4% par rapport à 2012 avec un chiffre d'affaires qui s'établit à 2,27 milliards de dollars. L'éditeur affiche une progression de 15% des ventes de ses Suites logicielles qui adressent un process complet, depuis la conception, jusqu'au rendering en passant par les services Cloud comme le rendering. Logiquement, les ventes d'Autocad et de sa version LT chutent, elles, de 13%. Du côté des Apps disponibles sur le net, fin janvier Autodesk annonçait 170 millions de téléchargements de sa solution Autocad WS.
Interrogé sur l'adoption en France de son offre 360 disponible sur le Cloud, l'éditeur reste très prudent : « Côté conception, notre logiciel Fusion 360 est encore en bêta test. Disponible depuis septembre 2012, Simul 360 est utilisé par environ 80 clients. Quant à PLM 360, nous n'avons pas déployé une véritable force de vente sur l'hexagone, donc les clients sont encore rares. D'une manière générale, les entreprises françaises restent frileuses vis-à-vis de la technologie Cloud. Mais nous sommes persuadés que c'est le sens de l'histoire, même si cela demande du temps pour s'installer » explique Hugues Drion, responsable de la division manufacturing en France.
Manufacturing : la V 2015
Product Design Suite est un ensemble de logiciels (Autocad, Autocad Mechanical, Inventor, MudBox, Schowcase, etc.) commercialisé sous forme de pack disponible en trois versions différentes selon leur contenu. Il s'agit d'une offre complète dite de « digital Prototyping », c'est-à-dire la conception et l'industrialisation de produits selon cinq secteurs : électronique, automobile, machines industrielles, biens d'équipements et biens de consommation.
Depuis l'acquisition il y a 18 mois de Tsplines, Autodesk a intégré les technologies de cet éditeur au sein d'Inventor 2015. Il s'agit d'outils de conception surfacique combinant le paramétrique et la modélisation libre. Tsplines permet de retravailler des surfaces issues d'autres solutions CAO ou de concevoir des produits au design sophistiqué, de manière plus simple qu'avec Alias Design.
Deuxième axe d'amélioration, les workflows. La version 2015 bénéficie désormais d'un guide procédural détaillant les étapes que doit suivre tout bon concepteur de produits, pour chacun des cinq secteurs d'activités précédemment cités. Par ailleurs, notons qu'il est désormais possible de concevoir une pièce dans le contexte de son assemblage. Comme à chaque nouvelle version, les développeurs ont travaillé sur le pré-chargement des gros ensembles de pièces afin d'accélérer leur affichage et leur manipulation.
Autre point marquant, Factory Design Suite, l'offre destinée au développement d'usines de production, bénéficie d'une réécriture du workflow fondamental. Le logiciel gagne en convivialité notamment lors de la phase de démarrage d'un projet, et d'une visualisation plus réaliste facilitant la navigation 3D au sein de modèles même complexes.
On signalera par ailleurs l'intégration au sein d'Alias de la technologie de rendu temps réel Vred rachetée l'année dernière. L'interface et le workflow ont été revisités pour gagner en simplicité et un nouveau module de création de scènes réalistes fait son apparition. Vred améliore également le traitement des reflets, gère les caractéristiques spectrales des sources lumineuses (données issues d'Osram et de l'éditeur Optis) et le raytracing de surface à épaisseur évolutive. L'objectif de cette intégration totale est de toucher les concepteurs de biens de consommation.
Du côté de l'AEC
Les spécialistes du secteur de la construction et du bâtiment chez Autodesk attendent beaucoup des suites données aux recommandations de Bruxelles vis-à-vis de l'utilisation de la démarche BIM dans les projets publics à partir de 2017. Autre fer au feu, le projet Mind, qui fédère les professionnels afin d'établir le cahier des charges des besoins BIM des constructeurs et exploitants d’infrastructures. Bref, si la France est encore loin de certains pays scandinaves ou anglo-saxons, « cette maquette numérique enrichie devient une évidence pour les grands groupes et nombre de PME. Et une enquête datant de 2011 montre que le BIM est de plus en plus adopté par les constructeurs et les ingéniéristes. L'adoption de la technologie est progressive, mais inéluctable tant elle apporte des gains économiques et techniques à tous les maillons de la chaîne » souligne Gwenaël Bachelot, Directeur technique AEC pour l'Europe du Sud. Et pour appuyer son discours, l'éditeur annonce dans sa version 2015 de Revit, la possibilité de travailler directement avec un fichier IFC 2×4 lié au format natif. Celui-ci devient un sous-projet, comme une référence extérieure.
Pour le reste de la Suite Building Design, pas de révolution mais des améliorations diffuses. On citera par exemple un travail effectué sur les API de Revit facilitant l’utilisation de logiciels tiers, ainsi que la possibilité d'exécuter en local ou dans le Cloud un calcul de performance énergétique d'un modèle architectural. Cette analyse sera assurée par Green Building Studio, ou un autre outil du commerce, et il sera possible d'en extraire les informations détaillées grâce à l'API. Par ailleurs, depuis la version précédente, les utilisateurs d'Autodesk Recap (capture de l'existant par relevé laser) peuvent employer comme fond de plan des images aériennes téléchargées gratuitement depuis le web. C'est d'ailleurs valable pour tous les outils métiers fondés sur Autocad. On terminera par signaler que dans Infraworks (la maquette de vos projets géoréférencés), il est possible de lire de nouveaux formats décrivant des nuages de points, de la topographie, ou de la VRD.
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