Décidément, le mot souverainisme est un repoussoir pour notre gouvernement. En mai de cette année, celui-ci avait lancé un programme de “cloud de confiance”. De manière plus explicite, il s’agit de mettre en place un cloud dans lequel les données sont stockées en France, et sur lequel notamment les lois d’extraterritorialité du droit américain n’auraient pas d’impact. La souveraineté des données, et la garantie de leur sécurité sont en effet devenues un enjeu majeur pour de très nombreux domaines comme l’aéronautique, la défense, le médical, ou le secteur de l’industrie manufacturière.
Mais un nouvel accord signé par Thales avec Google cloud pour commercialiser une “offre de cloud souverain” et obtenir le label « cloud de confiance » du gouvernement français pour leur futur service inquiète les acteurs français du secteur. Cela n’aura échappé à personne que Google est une entreprise américaine… Comme le signale David Chassan, directeur de la stratégie de 3DS Outscale, à notre confrère Siècledigital : « la souveraineté n’est pas une opportunité commerciale à saisir en fonction de la météo. On ne peut pas jouer d’effet d’annonce pour faire patienter les acteurs publics. Le cloud de confiance existe déjà avec les acteurs technologiques qualifiés SecNumCloud par l’ANSSI ».
Orange, Microsoft et Capgemini avaient déjà fait une annonce semblable avec leur offre “Bleu” chargée de fournir un cloud de confiance. Mais là encore, faire rentrer Microsoft est une manière d’amener le loup dans la bergerie. Cela malgré les “montages administratifs” de ces accords plaçant Google ou Microsoft comme de simples actionnaires, non décisionnaires dans la gouvernance de ces offres, et même la “garantie” d’une séparation matérielle, physique et logicielle entre Thalès et Google cloud…