Son bureau est Boston, aux Etats-Unis, mais il vient au moins une fois par mois à Vélizy-Villacoublay, au siège de Dassault Systèmes, pour faire un point avec ses équipes de ventes et de développement produit. Nous avons profité de l’une de ses venues pour lui poser quelques questions sur l’avenir des produits SolidWorks.
Cad-magazine : Vos développements sont concentrés sur le cloud computing et le multi plateforme. Quand ces produits vont-ils sortir ?
Au dernier SolidWorks World, nous avons montré des « previews », des prototypes de futurs produits, dont certains témoignent d’une vue à long terme. Nous considérons le online comme très important et nous voulons aider les ingénieurs à utiliser ces outils. Cela débutera par la commercialisation, d’ici à la fin de l’année, de SolidWorks Connect, la version commerciale de l’outil de collaboration online « Product Data Sharing » présenté à Long Beach. La notion de multiplateforme est très importante pour nous car nous voulons offrir les mêmes prestations aux utilisateurs, quelle que soit sa machine. Quant aux développements pour le monde Mac nous travaillons encore sur deux pistes distinctes : une version tournant sur Mac OS et une version online ouverte à travers l’explorateur d’un Mac. La version full web est plus facile à mettre en œuvre, mais si cela fait du sens, on développera aussi une plateforme Mac.
Cad-magazine : Vous proposez un module baptisé « sustainability ». Va-t-il évoluer pour prendre également en compte le coût des conceptions ?
Le Module sustainability est un outil qui permet de calculer les impacts d’un produit auniveau environnemental. Les utilisateurs, en particulier en Europe, ont de plus en plus besoin d’un tel outil pour répondre aux réglementations en vigueur. Nous obtenons de bons résultats avec ce produit depuis le mois de février.
Calculer le cout d’une solution afin de faire des comparaisons entre différentes solutions est une voix très bénéfique pour nos clients. Nous étudions la question mais cela s’avère complexe. Il faut tenir compte des prix des matières premières, qui évoluent tout le temps, des coûts de transport… Nous étudions également une autre voie qui consiste à donner un résultat comparatif entre deux options.
Dans ce domaine, il faut que l’outil proposé demeure très simple. L’idée serait de mettre à la disposition du concepteur des indicateurs qui lui disent si sa pièce se construit et si elle est « verte » ou pas. Nous n’avons pas encore trouvé la bonne solution pour y parvenir.
Cad-magazine : Vos développements sont désormais très liés à ceux de votre maison-mère…
C’est volontaire. Nous voulons partager des visions communes avec les autres marques du groupe. En particulier, nous souhaitons faire évoluer notre outil de gestion des données Enterprise PDM. Pour cela, nous comptons profiter au maximum des capacités d’Enovia. Pour autant, e-pdm ne va pas disparaître au profit d’Enovia ; il va évoluer en se reposant sur la même technologie. Nous proposerons d’ailleurs une offre de passage de l’un à l’autre . Cela sera facilité par le fait que les deux solutions emploieront la même colonne vertébrale.
De la même façon, en simulation, nous sommes déjà en mesure de proposer des outils en structure, en thermique et en CFD. Nous étudions, avec l’appui des équipes de Simulia, ce que l’on pourrait rajouter. Mais dans ce domaine aussi, nous souhaitons apporter une solution simple et utilisable par des non-experts.
Cad-magazine : Dans ce sens, la logique de Campus vous est-elle utile ?
Je viens ici environ une fois par mois. Nous avons ici surtout des équipes commerciales qui travaillent de concert avec les autres entités du groupe. Cependant, les équipes de R&D restent à Boston. En revanche, Dassault Systèmes va certainement créer un second campus, sur le même modèle, en Amérique du Nord, probablement près de Boston. Il réunira les équipes de Solidworks, mais aussi des autres entités présentes aux Etats-Unis : Simulia, Enovia. Ce projet devrait être réalisé dans les deux ans qui viennent
