En pleine traversée d’une période de turbulence pandémique, le secteur aéronautique aborde un virage crucial. La conception des prochaines machines volantes doit prendre en compte un enjeu désormais incontournable, celui de l’écologie. Une vision éco-responsable doit être apportée, et ce tout au long du cycle de vie de l’avion. « L’écologiquement durable » devient un nouveau paramètre majeur dans les choix de conception, d’industrialisation, de fabrication et d’opérations de l’avion vert, au même titre que les critères traditionnels telle que la performance ou le coût.
DESIGN TO GREEN : L’AVION VERT EN PHASE DE CONCEPTION
Des choix d’architecture éco-responsable
Dans les phases préliminaires d’un nouveau programme avion, l’architecture globale de la machine doit être repensée. Les arbitrages majeurs portant sur la forme des surfaces portantes et du fuselage, le nombre et l’emplacement des moteurs, le choix de certains matériaux légers et peu polluants ou encore celui des systèmes embarqués peu énergivores doivent permettre d’éliminer très en amont les architectures les moins écologiques.
Des moteurs électriques pour soulager l’empreinte carbone de l’avion
L’effort le plus impactant sur l’empreinte carbone réside dans le choix du système propulsif en vol. Plusieurs technologies pavent le chemin vers la cible du moteur électrique, alimenté en dihydrogène, telle que dévoilée par Airbus Group fin septembre. Une première étape consiste à continuer l’optimisation des moteurs traditionnels thermiques (minimiser le carénage du moteur, augmenter le taux de dilution, alimenter les moteurs avec des biocarburants ou des carburants de synthèse). La rupture viendrait du développement de moteurs hybrides ou 100 % électriques alimentés par des piles à combustibles, éventuellement renforcés par des batteries pour gérer les phases transitoires.
A défaut de faire voler l’avion à l’électrique à une échéance courte, cette énergie peut supporter les phases de roulage. La première piste « e-taxiing », telle que pensée par Safran Landing Systems, consiste à embarquer des moteurs électriques dans les trains d’atterrissage afin de fournir la puissance nécessaire au déplacement sur le tarmac. Pour faire face à ce poids additionnel embarqué, une alternative de « green taxiing » débarquée a été imaginée. Afin d’éviter à l’avion d’allumer ses moteurs, un véhicule électrique au sol, « taxibot », viendrait accoster l’aéronef pour l’accompagner à bon port.
L’économie circulaire en fin de vie pour minimiser le gaspillage
La maîtrise des activités de démantèlement, pour donner une seconde vie à certains systèmes embarqués et aux éléments de structure, permettra d’augmenter la durabilité et la valorisation des éléments de la machine. Citons Tarmac Aerosave, leader mondial du recyclage de moteurs d’avions et d’aéronefs, qui a recyclé plus de 220 appareils depuis 2007.
Par ailleurs, il faut penser le recyclage de manière globale car les exigences de démontabilité de l’avion apporteront des contraintes dans les phases amonts de conception et de fabrication (Design/Build to Recycle)
BUILD TO GREEN : INVERSER LA TENDANCE DES 20 DERNIÈRES ANNÉES
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