L’énergie est l’un des plus grands problèmes de l’humanité. Les besoins explosent, or les sources disponibles sont pour la plupart d’entre elles nocives pour le climat. Une équipe américaine propose d’utiliser la géothermie profonde pour résoudre cette difficulté, grâce au gyrotron…
Les rapports du Giec, tous plus alarmants les uns que les autres sur l’état de notre planète, poussent l’humanité à limiter ses émissions de CO2. La source majeure de ce gaz à effet de serre est l’usage des énergies fossiles. L’une des alternatives repose sur la géothermie profonde. Elle consiste à injecter sous terre de l’eau pour qu’elle revienne sous forme de vapeur avec suffisamment de pression pour entraîner une turbine électrique. Inconvénient de cette technique, il faut creuser à grande profondeur, ou se trouver sur un terrain volcanique comme c’est le cas en Islande par exemple. Or le coût de ce type de forage est très élevé.
La société Quaise Energy, issue d’une équipe du MIT, a semble-t-il trouvé la solution : vaporiser la roche à l’aide d’un gyrotron de grande puissance. Kesaco ? Vous en possédez un sans aucun doute dans votre cuisine : votre four à micro-onde ! Un gyrotron de forte puissance est capable de générer des ondes à haute fréquence. Les scientifiques souhaitent équiper une foreuse de ce dispositif afin qu’elle puisse envoyer des ondes capables de forer en vitrifiant les bords. Seuls les guides d’ondes s’enfoncent dans le forage, le gyrotron restant à la surface.
L’idée est de creuser jusqu’à 5 km en technique classique, puis de descendre à 10 ou 20 kilomètres sous terre avec ce dispositif. Une telle profondeur permet d’atteindre des températures de près de 500 degrés. Donc de disposer à un coût raisonnable d’une énergie verte, renouvelable, pilotable et totalement indépendante des conditions météorologiques et du lieu d’exploitation. Donc sans tous les inconvénients propres aux solutions de type éoliennes ou panneaux solaires.
En début d’année, Quaise Energy a levé 40 millions de dollars pour financer ses recherches. Il reste en effet à passer d’un démonstrateur permettant de vaporiser la roche sur quelques centimètres de profondeur, à une version capable de creuser sur plusieurs kilomètres ! Puis de confirmer la capabilité de telles installations à générer des puissances électriques suffisantes pour répondre à nos besoins. Sans compter les risques sismiques que peut poser la géothermie profonde. Mais la start-up envisage de mettre en place son dispositif dans des centrales à énergies fossiles déjà existantes, et disposer d’une foreuse à gyrotron d’ici fin 2023.
Une innovation qui montre que si la technologie est en partie responsable du réchauffement climatique, elle peut aussi fournir la solution, voire les solutions pour s’en sortir.