L’impression 3D, HP s’y était déjà frotté en 2010 lorsqu’il
revendait sous sa propre marque des machines jet d’encre
uPrint développées par Stratasys. Cette fois-ci, il lance sa propre
machine, la 3D MultiJet Fusion, une solution haut de gamme et
innovante.
HP débarque sur le marché de
l’impression 3D Pro avec sa propre
technologie qui mixe la fusion de
poudre et le jet d’encre sous l’appellation
MultiJet Fusion. Celle-ci consiste à déposer
une fine couche de plastique en poudre sur
la plateforme du laboratoire. Ensuite, la tête
d’impression 3D HP Thermal Inkjet dépose
une couche d’agents chimiques liants.
Enfin, une source d’énergie fusionne de
manière sélective le matériau de base et le
liant lors d’une seconde passe. Les étapes
sont répétées pour construire, couche
après couche, l’objet 3D à partir de son
classique fichier numérique.
D’après le constructeur américain, cette
technologie est 25 fois plus rapide que le
procédé FDM (dépôt de matière fondue) et
10 fois plus rapide que le frittage de poudre
par laser. A titre de comparaison, une pièce
complexe produite par extrusion de fil en
83 heures serait réalisée en 38 heures par frittage laser sélectif et seulement en 3
heures par le MultiJet Fusion ! L’origine de
cette productivité ? L’adoption d’une barre
de 30 000 buses capables de pulvériser
jusqu’à 350 millions de gouttelettes d’agent
de fusion par seconde. Et donc de balayer
la surface d’impression très vite, d’avant en
arrière, entre chaque couche à imprimer. La
qualité semble également au rendezvous,
avec une épaisseur de
couche de 21 microns,
ce qui autorise des états de surface particulièrement lisses. Enfin,
troisième avantage, il est possible de
modifier la couleur, la résistance, la
transparence et la conductivité thermique
de la pièce 3D, voxel par voxel (1 voxel =
1 pixel 3D). Donc de fabriquer des objets
avec une variation quasi infinie de leurs
caractéristiques physiques et esthétiques.
Pour l’instant, ces possibilités sont
disponibles avec un seul matériau
thermoplastique, le PA 12, particulièrement
polyvalent et résistant. Mais HP envisage
d’étendre ces capacités à des matériaux
céramiques et métalliques !
Deux machines sont disponibles, la 3200
et la 4200, aux prix respectifs de 120 et
145 K€ approximativement. La première
est dédiée prototypage, tandis que la
seconde peut aller jusqu’à la production
de pièces finies en petites séries. HP
propose également de les équiper d’une
station automatisant les opérations de
nettoyage des pièces et de recyclage des
matériaux. La facture monte cependant
très vite.
Enfin, le constructeur a noué plusieurs
collaborations stratégiques, d’une part
pour le développement de son catalogue
de matériaux en s’associant à Arkema,
BASF, Evonik et Lehmann & Voss, et
d’autre part sur la partie logicielle avec
des partenariats signés avec Autodesk,
Materialise ou Siemens.