La simulation ne cesse de prendre de l’ampleur dans la conception et le développement des produits manufacturés. “Simulation driven design”, le rêve que faisaient les éditeurs de codes de calcul il y a quinze ans se réalise progressivement. D’une part parce que les besoins en matière de simulation explosent. D’autre part, parce que les solutions disponibles se sont adaptées à une nouvelle population d’usagers : celle des concepteurs, non-spécialistes des éléments finis ou du maillage tétraédrique. Le cas de la CFD intégrée aux logiciels de CAO est emblématique de cette tendance…
Longtemps les logiciels simulant la mécanique des fluides et la thermique sont restés des outils confiés aux seuls spécialistes du sujet. Cependant, depuis une dizaine d’années, les éditeurs de logiciels de CAO ont intégré progressivement dans leurs modeleurs 3D des modules de « prédimensionnement » abordant la mécanique des structures, la statique, la dynamique, la cinématique, etc. Ces outils ont été formatés pour être utilisés par des techniciens et ingénieurs de conception et non des spécialistes du calcul numérique. Dans la majorité des cas, il s’agissait de solutions partenaires déjà bien interfacées avec les logiciels de CAO des grands éditeurs généralistes. Restait à les racheter et à les fondre complètement dans l’environnement de conception géométrique. Et à encadrer leur mise en œuvre à travers un workflow bien délimité.
LA MÉCAFLU À LA PORTÉE DES MODELEURS 3D
Puis, la mécanique des fluides a fait son apparition dans cette gamme d’outils. Désormais, les écoulements internes et externes, les écoulements laminaires et turbulents, les échanges thermiques, l’analyse transitoire ou encore les machines tournantes et les fluides complexes sont modélisés et simulés par des outils comme SolidWorks Flow Simulation ou FloEFD intégré à Siemens Solid Edge. A chaque nouvelle version, ils s’enrichissent en couvrant des domaines supplémentaires comme le refroidissement des dispositifs électroniques ou la simulation des installations HVAC pour SolidWorks. Ces logiciels intégrés prennent d’ailleurs des parts de marché aux solutions de CFD haut niveau. C’est souvent une technologie plus simple, moins coûteuse en exploitation, tout en couvrant une large variété de problèmes avec la même précision. La réaction des éditeurs des grands codes de calcul comme Ansys ou MSC Software a d’ailleurs été de lancer eux aussi des versions multiphysiques de leurs logiciels mais destinées à cette même cible : la simulation Upfront. On citera Ansys AIM et MSC Apex par exemple.
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