Chaque année le cabinet Ernst & Young publie son baromètre de l’attractivité de la France. Avec 1 259 projets annoncés en 2022, l’hexagone a conservé la 1re place européenne pour l’accueil des investissements étrangers, et ce pour la 4ème année consécutive. Dans un contexte de tensions géopolitiques, économiques et sociales, le pays creuse même l’écart avec ses deux concurrents historiques, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Cependant, la France doit rassurer ses investisseurs dans certains domaines comme la prévisibilité normative et les prélèvements obligatoires.
Selon EY, « la volonté d’investir en France reste robuste » : 61% des entreprises interrogées ont des projets immédiats d’investissement en France en 2023. Ce record historique, est « loin d’être anecdotique au regard du poids des entreprises à capitaux étrangers dans l’économie française ». Elles sont en effet, précise EY, au nombre de 16 800 (soit 1% du total), « elles emploient 2,2 millions de personnes (13% de l’emploi salarié) et contribuent à environ 20% du PIB, 25% de la R&D privée et 35% des exportations industrielles ».
Deux bémols toutefois, selon le cabinet de conseil : le nombre d’emplois créés en France par les investisseurs étrangers a chuté de 15% en 2022 et le nombre d’entreprises déjà implantées dépasse les nouvelles implantations (65% des projets annoncés en France en 2022 sont des extensions de sites existants, contre 35% en Allemagne et 30% au Royaume-Uni).
Dernière chose encourageante, l’industrie est redevenue un moteur de l’attractivité de la France. En effet, 4 projets sur 10 en 2022 correspondent à une implantation ou une extension d’usine. Autre secteur encourageant : le domaine de la Recherche et Développement qui, grâce au programme de la French Tech et au soutien public à l’innovation, fait de la France la « championne d’Europe des centres de R&D » (144 projets accueillis en 2022). Inversement, selon EY, la France « doit absolument faire mieux sur les centres de décision car elle reste distancée par le Royaume-Uni qui a su fixer 133 quartiers généraux en 2022 contre 78 pour l’Hexagone ».