La simulation pour la mobilité électrique ». Tel était le titre de la journée organisée par l’association Nafems il y a quelques semaines en région parisienne. Il s’agit d’évaluer les équipements techniques, de modéliser les systèmes, de simuler les interactions multiphysique et multiéchelles, mais également de suivre en temps réel des flottes de véhicules grâce aux techniques de jumeaux numériques.
En 1899, la première voiture à dépasser les 100 km/h était… une voiture électrique : la « Jamais Contente ». Depuis, le moteur à explosion a envahi le marché. Mais la propulsion électrique fait un comeback remarquable, poussée par les exigences environnementales. Certes, le secteur reste marginal avec 765 000 voitures électriques (VE) produites chaque année face aux 100 millions de véhicules thermiques fabriqués sur la planète. Mais la croissance est là : entre 30 et 50 % par an. C’est la Chine qui est le premier client de VE, suivie de l’Europe puis des USA. Notons un très fort taux de pénétration en Norvège, où 37 % des voitures vendues en 2018 étaient électriques, contre seulement 1,7 % dans l’Hexagone, où environ 165000 VE circulent dans nos rues. « Le marché est donc très fragmenté, mais nos projections sont optimistes. D’ici 15 ans, nous prévoyons entre 20 et 40 % du parc automobile en VE, ce qui signifie entre 7 et 15 millions de véhicules » expliquait Didier Deruy de Renault.
VE : 10 % DES VENTES RENAULT D’ICI 2022
Une ambition qui doit franchir plusieurs étapes techniques, économiques, structurelles et même psychologiques, car au final, ce sont les clients qui doivent être convaincus de l’intérêt des produits… Certaines sont déjà bien entamées. L’autonomie de la dernière génération de Zoé atteint près de 400 km par exemple. Côté infrastructure de recharge, 27 000 bornes sont implantées sur tout le territoire. Certaines permettent d’obtenir en une quinzaine de minutes, 150 km d’autonomie supplémentaire. Enfin, la fiabilité, la sécurité, la performance et même le plaisir de conduite d’un VE ne font plus question. Didier Deruy : « Il nous reste bien sûr beaucoup de travail. Diminuer le coût, les temps de recharge, accroître l’autonomie, faciliter le recyclage des batteries, etc. Notre objectif proche est d’atteindre en 2022 10 % des ventes Renault en VE. Pour cela, il nous faudra notamment proposer davantage de modèles électriques, donc créer des plateformes spécifiques et non l’adaptation de modèles thermiques en VE. Nous devons aussi revoir le business model global en utilisant par exemple les VE stationnés comme systèmes de stockage d’énergie disponibles, favoriser l’autopartage, donner une seconde vie aux batteries usagées, apporter davantage de services connectés aux clients, etc. » […]