Olivier Strebelle, le directeur général de Prodways, nous détaille sa vision du marché de l’impression 3D et ses enjeux pour l’industrie.
Qu’est-ce que Prodways et quelles sont vos ambitions ?
O. Strebelle : Nous sommes une entreprise française employant 500 salariés, pour un chiffre d’affaire de 71 M €. Nous avons trois activités : fabrication de machines et de matières ; conception et impression 3D pour l’industrie et distribution de SolidWorks ; impressions 3D de produits propres pour le médical (Embouts auditifs sur-mesure, prothèses dentaires, semelles orthopédiques). Notre objectif : devenir le leader européen de l’impression 3D. Pour cela, nous devons développer l’activité industrielle sur l’impression série, initier l’impression 3D sur de nouvelles niches de marché, enfin développer les services d’impression 3D à l’échelle européenne.
La fabrication additive est-elle en train de passer du prototypage à la série ?
O. Strebelle : Nous avons trois typologies de clients : les BE qui veulent des prototypes, les secteurs de niches comme le dentaire, le médical et la joaillerie, enfin les gros centres de R&D industrielle comme l’aéronautique ou la défense. C’est sur ces 2 derniers types de clients que nous travaillons sur des séries importantes de pièces (jusqu’à 10 000 ex). Le dentaire est notamment en train de basculer vers la moyenne série avec les dispositifs d’alignement des dents. Un acteur de ce domaine concernant 12 millions de patients a déjà pris entre 10 et 20 % de parts de marché en remplaçant les classiques appareils dentaires par des gouttières transparentes fabriquées à l’avance et nettement plus esthétiques.
Autre exemple, la production de quelques milliers de montures de lunettes pour la marque Morel. Même chose dans le domaine des semelles orthopédiques. On peut aussi citer un fabricant de satellites qui n’avait qu’une semaine de délais entre la définition géométrique finale d’une pièce et la livraison du produit. Seule l’impression 3D pouvait répondre à ce délai. D’une manière générale, l’impression 3D va gagner en quantité sur des secteurs où on souhaite produire en masse des pièces personnalisées, mais aussi sur de nouveaux segments de marché comme les voitures premium, la fabrication d’outillage ou de rechanges à proximité des chaines de fabrication en production ou des théâtres d’opération pour les armées. La force Barkhane dans le Sahel de l’armée française utilise des machines d’impression 3D pour fabriquer des pièces de rechange dans l’urgence. Nous n’en sommes qu’au début.
Quelle est LA condition majeure pour que la FA se développe à l’avenir ?
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