Une nouvelle rubrique fait son apparition dans la newsletter de CAD Magazine. Tous les mois, un dialogue entre collaborateurs d’une société fictive Infrasonic S.A., tentera d’expliquer les grandes problématiques d’entreprises liées à la conception et au développement de produits manufacturés. Une rubrique réalisée en partenariat avec le cabinet conseil Mews.
Le décor : Infrasonic S.A. fabricant de capteurs et systèmes de mesures. Le coin café du B.E.
Jacques : Patron du BE
François : chef de projet PLM, en plein cadrage
Rosa : directrice supply chain
Joaquim : responsable marketing et administration des ventes
Les variantes produit
Tout commence, comme toujours, à la machine à café du Bureau d’Etudes : Jacques, mon chef et patron du BE me demande :
– François, ça avance ton cadrage PLM ?
– Il y a des hauts et débats, en un seul mot !
– Puisque tu parles de causeries, pas plus tard que ce matin, on s’est un peu pris de bec en réunion de coordination opérations. Rosa, à la supply chain, aimerait mieux connaitre les familles de produits et de composants que l’on développe, pour anticiper le planning prévisionnel des appros, et structurer le Plan Industriel et Commercial.
– Je les comprends, ça peut aider, surtout pour les appros long délais
– Oui, mais là où ça coince, c’est qu’ils voudraient connaitre nos produits : la nomenclature, ce qui y est fixe, ce qui est options et variantes.
– Ca tombe bien, c’était aussi une demande du dernier comité de conception, pour favoriser la réutilisation des gros composants et sous-systèmes.
– Ah oui, je me souviens : les variantes, tu as plusieurs choix, exclusifs, mais forcément tu en as un (comme un moteur dans une voiture). Et l’option, tu peux en avoir ou pas, comme un crochet de remorquage. Mais le problème vient de la synchro avec le marketing : Joaquim, qui pilote le marketing et l’Administration des Ventes, Rosa et moi, on n’a pas la même vue des variantes. Pour couronner le tout, il faut établir le financement de leur développement. Enfin, il faut que tu m’explique comment on va gérer dans le PLM, car il faudra rendre ça visible de Joaquim et Rosa et de leurs équipes.
– Tout ça ! Bon, je coupe en 3 : 1° se mettre d’accord sur les options. 2° financer leur développement. 3° les gérer dans le PLM. Je te donne mon avis, mais ce n’est pas moi qui décide :
1) On est tous d’accord sur la stratégie autour de produits génériques, de leurs options et variantes. Reste à définir un langage commun aux différents services pour les décrire.
2) Pour avoir des options à vendre et produire, il faut financer leur développement, donc dégager un investissement « ligne de produit », en avance sur les projets. Les futurs projets embarqueront ces nouveautés.
3) Pour les gérer dans le PLM, on indique dans la structure ce qui est option et variante. Cela doit se voir dans la structure produit, en marquant les points d’emplois des sous-ensembles comme option / variante et en gérant les effectivités. Pour nos systèmes, il faudra qu’on le fasse à l’exemplaire. Pour nos composants qu’on fabrique en série, on le fera à date, ou par lots.
– Laisse-moi m’occuper du point 2 avec la DG ; je suis d’accord qu’il faut qu’on mette les moyens, mais il faut expliquer comment ce surcroit d’investissement sera bénéfique à partir du 2ème ou 3ème projet…
– Chacun son travail. Moi je vais me concentrer sur la technique, car il y a un point dur, ce sont les mariages d’options : il faut qu’on prenne en compte les incompatibilités potentielles entre nos options et variantes. Je me suis appuyé sur une matrice Excel
– Heureusement qu’on n’en n’a pas trop, sinon il faudrait câbler ça dans le PLM
– Je réfléchis justement à un petit développement spécifique qui me sortirait les liasses de modèles et schémas à revoir lorsqu’on introduit une nouvelle option
– L’idée me plait, mais je suis allergique au mot spécifique.
– Je sais, je sais. Je vais voir ce qui existe côté solutions du marché.
Allez, bon après-midi et bon courage pour converger avec le marketing et la supply chain !