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PLM, un nouvel acteur en France

Nouveau venu sur le marché français du PLM, Aras propose une solution logicielle qu’il présente comme très innovante sur le plan de son architecture technique, sa couverture fonctionnelle et son mode de commercialisation. Une pierre dans le jardin des leaders du PLM… mais une pierre de quelle taille ?

 

Un américain à Paris (photo intro)

Ceux qui pensaient que le marché du PLM était mature et qu’il n’y avait plus de place pour un nouvel acteur vont devoir revoir leur jugement. Le nouveau s’appelle Aras. Il nous vient des USA avec une solution baptisée Innovator. Brrr ça fait peur… Nouveau, du moins en France, puisqu'il annonce près de 500 clients notamment en Amérique du Nord, et plus récemment en Allemagne et au Japon. L’entreprise existe d’ailleurs depuis une quinzaine d’années et souhaite désormais concurrencer les big five du PLM en Europe et en France. Il organisait début février sa première journée technique de présentation dans les locaux de Microsoft, à Issy-les-Moulineaux.

 

Stéphane Guignard, vice-président d’Aras France n’y est pas allé par quatre chemins dès son introduction : « la majorité des solutions PLM déployées dans l’industrie sont basées sur les données CAO. Certaines n’abordent que l’aspect GDT, d’autres sont trop spécialisées, et quelques-unes sont en fin de vie. D’une manière générale, il s’agit de solutions rigides, complexes à déployer et à personnaliser, aux performances souvent survendues et à la tarification lourde. Les modules fonctionnels sont intégrés bon an mal an au fil des acquisitions successives de l’éditeur. Enfin, les logiciels sont autocentrés sur leur modèle de données, et n’intègrent que très rarement les clients et les fournisseurs de l’entreprise. Bref, il y a une place pour une solution proposant une vision globale du PLM, de la gestion des données et des processus, favorisant le décloisonnement et surtout accessible en termes de prise en main, d’ouverture, et de coût. »

 

Le goût et la couleur de l’Open Source

Compléter, voire remplacer les solutions existantes telles que Windchill, Enovia, ou Teamcenter dans les grandes entreprises ? Pourquoi pas lance le CEO Peter Schroer qui a présenté le positionnement original d’Aras Innovator. Sur le plan commercial tout d’abord. Aras Innovator peut être téléchargé gratuitement comme un outil Open Source. En revanche, les connecteurs vers les logiciels de CAO, d’ERP, vers Office, tout comme le support, l’intégration à votre SI, ou les montées de version sont payants. Un seul prix que vous soyez auteur ou lecteur de données, avec une tarification dégressive par tranche d’utilisateurs : 50, 100, 250, etc. Pour 100 utilisateurs nommés, il faut compter une souscription de 65 K€ par an. En France, l’éditeur a conclu un accord avec Minerva, un petit intégrateur de solutions ERP et PLM, pour assurer la distribution et le support vis-à-vis de ses clients. Des discussions sont en cours pour des partenariats semblables avec Accenture notamment.

Sur le plan technique, l’offre est construite sur des technologies modernes. On citera un moteur de web services type SOA, une couche XML Open Source décrivant les processus de l’entreprise, et le support des APIs pour intégrer Innovator aux navigateurs internet, à la suite logicielle Office, aux mobiles sous Windows, Androïd ou iOS, ainsi que les connecteurs pour les logiciels externes de CAO mécanique, électronique, ERP, CRM, etc.

Pour Peter Schroer, « cette structure  favorise la flexibilité de l’outil PLM qui s’adapte facilement aux évolutions de business models et de structures des clients. Elle autorise des interfaces utilisateur très visuelle, configurable et disponible sur des tablettes ou smartphones. Par ailleurs, le déploiement d’une installation de 100 à 1000 utilisateurs s’effectue simplement. »

Enfin, sur le plan fonctionnel PLM, Innovator gère les données CAO 2 et 3D des principaux éditeurs du marché, les workflows de documents, les exigences, configurations produits, et demandes de modifications, mais également les échanges avec la supply chain, les aspects qualité et asset management, l’ingénierie système ou encore le suivi des programmes et projets.

 

Une solution à suivre donc pour savoir si un nouvel acteur du PLM peut trouver sa place au milieu d’une offre déjà bien structurée.

 

 

Aras Innovator selon Peter Schroer, le dirigeant de l’entreprise

Aras Innovator repose sur une architecture ouverte, flexible, capable de s’adapter aux systèmes d’information de nos clients. La technologie employée est robuste et l’interface utilisateur particulièrement simple. En outre, notre modèle économique qui encourage la diffusion des pratiques PLM vient d’une culture Open Source qui accélère l’adoption par les utilisateurs de best practices.

Notre solution repose sur quatre piliers : un outil communautaire, une approche ouverte, l’adoption des standards numériques, enfin la commercialisation sous forme de souscription. Ainsi, le logiciel peut bénéficier des évolutions apportées par ses utilisateurs, et de modules métiers spécifiques conçus par nos partenaires de développement et téléchargeables sur une place de marché. Toute la documentation et la roadmap des évolutions de version sont publiées, et les clients peuvent eux-mêmes déployer le logiciel dans leur entreprise. Innovator utilise les technologies et formats modernes : PDF, XML, SQL, HTML5… Il s’intègre avec les outils les plus courants du marché comme la suite Office, Microsoft SharePoint et peut être consulté sur toutes plateformes mobiles sous Windows, iOS ou Androïd. Notons également sa capacité à être déployé à travers une infrastructure de type Cloud. Enfin, le mode de commercialisation rend la solution économique à l’usage avec une maîtrise totale des coûts pour le client.

 

Airbus teste la solution

Fréderic André, en charge de l’Architecture Fonctionnal Design chez Airbus est venu témoigner de l’utilisation d’Aras Innovator chez le constructeur aéronautique. Le logiciel de PLM a été déployé pour gérer les données, le planning et les ressources d’un domaine réduit mais important, celui des tests structurels des avions. L’outil a été implanté sur les serveurs du groupe et déployé sur cinq sites auprès de 200 utilisateurs actifs. Le bilan ? « Les points positifs sont l’ouverture, le support rapide de l’intégrateur Minerva, la facilité de déployer des patches ou de changer de modèles de données, enfin la modularité du logiciel. En revanche, à nouvelle technologie, nouveaux risques, et parfois une non-conformité d’une version d’Innovator avec nos standards. Nous avons eu également quelques soucis vis-à-vis des mécanismes d’authentification des utilisateurs et l’extension de la solution vers la supply chain. Mais dans l’ensemble, la couverture fonctionnelle du logiciel, sa mise en œuvre, sa personnalisation et sa capacité de migration d’une version à l’autre sont très positifs. »

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