Il aura fallu moins de trois semaines au collectif Makers For Life pour concevoir et construire un respirateur artificiel à moins de 1000 euros l’unité ! Une organisation industrielle à la sauce start-up, propice à l’agilité indispensable dans une période de crise sanitaire…
Initié le 16 mars dernier en pleine crise sanitaire, le MakAir est un respirateur artificiel destiné aux patients atteints du Coronavirus. Après des tests réussis sur l’animal au début avril, la V1 attend les autorisations pour être validée sur l’homme. Une cinquantaine d’appareils ont déjà été produits par le CEA de Grenoble. Une version 2, plus aboutie, est en cours d’industrialisation par Renault et SEB. Les deux modèles devraient être utilisables sur les patients dans le courant de l’été.
« Au départ du projet, nous n’avions pas les compétences spécifiques à la réalisation d’un appareil médical, explique Baptiste Jamin, le dirigeant de la start-up Crisp à l’initiative de MakAir. Nous étions quelques copains entrepreneurs dans les domaines du numérique, makers à leur temps perdu. Mais cette crise unique a fédéré de nombreux bénévoles qui ne se connaissaient pas autour d’une idée commune. Des médecins, des réanimateurs, des ingénieurs mécaniciens, électroniciens, des designers nous ont rejoints, ainsi que des partenaires comme l’Université et le CHU de Nantes, et des industriels tels SEB, Parrot ou Legrand. Environ 250 personnes ont travaillé collaborativement pour créer le MakAir en un temps record. » C’est l’une des premières leçons : pour aller vite, se donner la chance d’un regard extérieur, donc d’idées nouvelles. […]